Publié le 15 Mars 2018

Nom anglais : Beaver

Nom estonien : Kobras

Autrefois très présent en Europe et en Asie, le Castor d’Europe a bien failli disparaître à cause de l’avidité des hommes. Chassé pour sa fourrure et sa viande réputées, mais également pour son précieux castoréum*, le castor a également subi des dégradations toujours plus importantes de son habitat naturel.

*castoréum : substance sécrétée au niveau des glandes sexuelles de l’animal, réputée pour ses vertus médicinales et cosmétiques (utilisée en parfumerie notamment).

Alors que jusqu’au XIIe siècle il occupait la quasi-totalité de l’Europe, seules des populations fragmentées et de très petite taille subsistent au début du XXe siècle. On ne dénombrait plus que 1 200 individus dans toute l’Europe, et l’espèce était considérée comme éteinte en France... et en Estonie.

Autrefois aborigène en Estonie, dès la première moitié du XIXe siècle il avait disparu, le dernier spécimen ayant été abattu en 1841. Il fut réintroduit en 1957; il est probable que dès cette année-là, des castors aient déjà peuplé certains bassins hydrographiques du Sud et de l'Est de l'Estonie.En 1995, on estimait à 4000 individus la population de castors en Estonie. Maintenant, elle est estimée à 17000 individus.


Accusé de provoquer des inondations en édifiant des barrages sur les cours d’eau, ses activités de construction ont contribué à le rendre impopulaire. Aujourd’hui, grâce à l’adoption de mesures de conservation et à une série de réintroductions, les populations de castors sont de retour en Europe.

Le Castor est le plus gros rongeur d’Europe (longueur supérieure à 1 mètre chez l’adulte dont environ 30 cm pour la partie pseudo écailleuse de la queue ; poids moyen : 21 kg). La femelle dispose de deux paires de mamelles. Les orifices uro-anaux et génitaux débouchent dans la même cavité (pseudo cloaque). Les fèces de forme oblongue 2 x 3 cm, sont déposés dans l’eau et constitués principalement de matière ligneuse.

En maintenant des habitats humides, les castors permettent le développement d’un grand nombre d’espèces végétales et animales (libellules, poissons, amphibiens, ou d’autres mammifères aquatiques tels que la loutre).

Les écologues considèrent le castor comme une espèce « clé de voûte » (« keystone species » en anglais), c’est-à-dire une espèce qui a un fort impact sur son environnement comparativement à ses effectifs ou à sa biomasse.

Castor d'Eurasie - photo Joel Kuhlmann - mai 2017
Castor d'Eurasie - photo Joel Kuhlmann - mai 2017

Castor d'Eurasie - photo Joel Kuhlmann - mai 2017

Le castor est parfaitement adapté à la vie semi-aquatique. Son pelage dense (12 000 à 23 000 poils/cm2) est imperméable. Les poils les plus courts, appelés poils de bourre, lui confèrent une  isolation thermique ; tandis que les poils les plus longs, les jarres, permettent de faciliter l’écoulement de l’eau.

Quelques points de cette fantastique adaptation de ce rongeur de 25 kg et de 1,20 m de long au milieu aquatique : une queue large et écailleuse comme gouvernail de profondeur, des pattes postérieures palmées comme moyen de propulsion, des narines et des oreilles qu’il peut obturer à volonté, une deuxième paupière transparente qui met ses yeux à l’abri du contact de l’eau, des lèvres qu’il peut fermer derrière ses incisives, ce qui lui permet de ronger du bois sous l’eau.

Le Castor a une nage très coulée, le corps est presque immergé sauf la nuque et la moitié supérieure de la tête. Le rapport de la longueur de la tête sur celui du corps (sans queue) est d’environ 1/5ème pour le Castor.

Ses pattes arrières, palmées, lui permettent de se propulser dans l’eau et en font un excellent nageur. Le castor a une tête aplatie avec les yeux, les oreilles et les narines disposées très haut sur le crâne. Ces particularités anatomiques lui permettent de nager tout en conservant les fonctionnalités de la vue, de l’ouïe et de l’odorat.

Le castor possède vingt dents, parmi lesquelles quatre puissantes incisives orangées (les supérieures sont les plus courtes).  Très tranchantes, elles lui permettent de ronger l’écorce des arbres, de couper des jeunes tiges et même de s’attaquer à des troncs de diamètre important.

La queue du castor est certainement l’élément le plus remarquable de sa morphologie. Elle est à l’origine de nombreuses légendes : d’après certaines croyances, le castor s’en servirait comme d’une scie pour couper des branches, ou encore comme d’une masse pour enfoncer des pieux ! En réalité, l’animal l’utilise comme un gouvernail lorsqu’il nage et s’en sert pour avertir ses congénères d’un danger en frappant bruyamment la surface de l’eau.

L' odorat et l'ouïe sont excellents, mais la vue est faible.

Caractères biologiques

Régime alimentaire

Le Castor est strictement végétarien. Les besoins quotidiens d’un adulte s’élevant à 2 kg de matière végétale ou 700 g d’écorce. Il est très éclectique dans ses choix alimentaires : écorce, feuilles et jeunes pousses des plants ligneux, hydrophytes, fruits, tubercules et végétation herbacée terrestre. Les plants ligneux constituent l’essentiel de l’alimentation hivernale. Environ une trentaine d’espèces d’arbres peuvent être consommées, mais ce sont les salicacées (Saules, Salix spp. et Peupliers, Populus spp.) qui sont les plus recherchées. Localement, d’autres espèces peuvent être fortement consommées : Cornouiller sanguin (Cornus sanguinea), Noisetier (Corylus avellana), Orme champêtre (Ulmus campestris) et plus rarement l’Aulne glutineux (Alnus glutinosa). Le Castor peut couper des arbres de 20 cm de diamètre mais l’essentiel des coupes concerne des troncs et des branches de 3 cm à 8 cm de diamètre. De fait, les strates arborées rivulaires basses revêtent une grande importance pour le Castor. Parmi la végétation herbacée, l’Armoise (Artemisia vulgaris) est très appréciée. Il a un comportement unique puisqu’il abat ces arbres et arbustes et ne laisse que la souche taillée de manière caractéristique. Il consomme ensuite les troncs directement sur place ou sur des placettes d’alimentation (appelées réfectoire) sur des hauts fonds ou sur le rivage. Il s'éloigne assez peu de l'eau pour abattre les arbres.

Astucieux, le castor a une stratégie pour conserver des réserves alimentaires durant la période hivernale. A la fin de l’été, il coupe et assemble des branches pour former des radeaux, qu’il amarre ensuite au fond de l’eau. Il conserve ainsi une réserve de végétation au frais pendant tout l’hiver.

Activité

L’activité du Castor s’accomplit principalement à l’interface entre le milieu aquatique et le milieu terrestre. L’eau lui permet d’assurer ses déplacements et joue le rôle d’élément tutélaire, l’entrée d’un gîte occupé est toujours immergée. Le domaine terrestre lui procure l’essentiel de sa nourriture jusqu’à une distance de 20 à 30 mètres des berges.

Ses mœurs sont nocturnes, il est principalement actif en début et fin de nuit. Il consacre environ les 2/3 de son activité nocturne au milieu aquatique : déplacement, consommation de végétaux et le reste sur terre pour la recherche de nourriture, l’abattage d’arbustes, le toilettage, le marquage du territoire.

Le castor est une espèce territoriale, avec un marquage olfactif du territoire par une sécrétion à forte odeur de musc appelé castoréum. Il possède plusieurs glandes à odeur (chez les 2 sexes) : 2 anales, 2 autres débouchent dans l’urètre et produisent le castoréum qui est mêlé à l’urine (odeur propre au Castor), glandes sur la plante des pieds. La taille de ces glandes et des glandes anales dépend du poids de l’animal. Les sécrétions des glandes anales sont déposées sur le substrat.  Le castoréum est projeté sur des monticules de terre, atteignant 60 cm de haut et situés au bord du territoire de la famille. Le castoréum est également déposé sur des troncs d’arbres. Pour communiquer, le Castor frappe la surface de l’eau avec sa queue (signal de danger). Il peut également émettre des grognements, des sifflements et cris aigus. .Il est sociable, les 2/3 des castors vivent en groupes familiaux composés de 2 adultes, des jeunes de plus d’un an et des jeunes de l’année. La taille d’une famille varie de 2 à 6, elle est en moyenne de 3,8 en Europe. Les individus isolés peuvent constituer une population “ flottante ” représentant près de 40% des effectifs totaux. L’activité d’un groupe familial varie en fonction de la qualité du milieu et couvre un linéaire de cours d’eau d’environ 0,5 à 3 kilomètres, matérialisée par de nombreux indices :

  • sur le sol : des chantiers de coupes d’arbres et d’arbustes pour satisfaire les besoins alimentaires ou la construction de barrages, de terriers-hutte ainsi que des coulées d’accès aux chantiers. 
  • sur la berge : des gîtes qui peuvent en fonction de la texture et de la hauteur de berge se présenter soit sous la forme de terrier, soit sous la forme de hutte de branches avec des variantes intermédiaires comme le terrier hutte qui est assez commun.
  • dans l’eau : - des réfectoires (sites de consommation) situés sur des hauts fonds (10 à 20 cm d’eau) abrités du courant, où l’on retrouve des branches entièrement écorcées et reposant sur le fond. - présence de garde-manger constitués d’amas de branches immergées à proximité du gîte, - En cas de nécessité et sur les petits cours d’eau, présence de barrages constitués de branchages mais aussi parfois de galets ou d’argile de structuration de l’édifice ou de colmatage. Leur fonction est de garantir l’immersion de l’entrée du gîte, de limiter les étiages et d’étendre le domaine vital en favorisant les déplacements en vu de rechercher de la nourriture par extension de la nappe d’eau. D’autres indices plus rares peuvent être relevés, tels les canaux creusés par les castors pour relier deux points d’eau ou l’édification "d’échelle" de branches pour franchir un obstacle. Tous ces indices témoignent de l’aptitude d’aménageur du Castor pour satisfaire ses besoins alimentaires, de déplacements et de sécurité.

 

Reproduction

Le castor est monogame. La maturité sexuelle est atteinte à 2 ans pour la femelle et à 3 ans pour le mâle. Il y a plusieurs œstrus, le rut a lieu de janvier à mars. L’accouplement a lieu dans l’eau. La durée de la gestation est de 103 à 108 jours, avec une seule portée par an. Les naissances ont lieu entre le 15 mai et le 15 juin, de 1 à 6  jeunes par portée, en moyenne 2. Les jeunes, nidicoles, naissent les yeux ouverts et couverts d’un fin duvet. Au bout de quelques heures, ils apprennent déjà à nager dans l’entrée de la hutte. Le sevrage à lieu vers 6-8 semaines, l’émancipation au cours de leur deuxième hiver.

Longévité

La durée de vie normal est de 7 à 8 ans (maximum 25 ans). Les principales causes de mortalité en Estonie sont les prédateurs (Loup principalement), la noyade quand l’eau monte brusquement sous la glace, l'épuisement en hiver, la tularémie (maladie généralement mortelle, affecte le foie, la rate, les poumons et les ganglions), et les chasseurs!.

Pour communiquer, le Castor frappe la surface de l’eau avec sa queue (signal de danger). Il peut également émettre des grognements, des sifflements et cris aigus. Il possède plusieurs glandes à odeur (chez les 2 sexes) : 2 anales, 2 autres débouchent dans l’urètre et produisent le castoréum qui est mêlé à l’urine (odeur propre au Castor), glandes sur la plante des pieds. La taille de ces glandes et des glandes anales dépend du poids de l’animal. Les sécrétions des glandes anales sont déposées sur le substrat.  Le castoréum est projeté sur des monticules de terre, atteignant 60 cm de haut et situés au bord du territoire de la famille. Le castoréum est également déposé sur des troncs d’arbres. Les monticules sont fréquentés par tous les membres du groupe. Leur nombre augmente en période de dispersion et dépend de celui des voisins. Ils montrent que le territoire est occupé. Si un Castor étranger y rejette du castoréum, les membres du groupe sifflent, font claquer leur queue, modifient le monticule et y projettent à nouveau leur castoréum.

Comportement

Le Castor est en grande partie nocturne mais parfois crépusculaire s’il n’est pas dérangé. Il n’hiberne pas mais prolonge ses moments de repos durant la saison froide.

 

    Le castor d'Europe ou d'Eurasie (castor fiber) - Kobras
    Le castor d'Europe ou d'Eurasie (castor fiber) - Kobras
    Le castor d'Europe ou d'Eurasie (castor fiber) - Kobras
    Le castor d'Europe ou d'Eurasie (castor fiber) - Kobras

     

    Caractères écologiques

    Le milieu de vie type du Castor est constitué par le réseau hydrographique de plaine et de l’étage collinéen voire au delà. Il ne construit pas de digue en Estonie et il habite généralement un terrier creusé dans la berge.

    Il peut s’installer aussi bien sur les fleuves que les ruisseaux. Les plans d’eau peuvent être colonisés lorsqu’ils sont reliés au réseau hydrographique ou bien lorsqu’ils sont très proches de celui-ci. Les conditions nécessaires à son implantation sont : 

    • la présence permanente de l’eau même si la surface de celle-ci est temporairement faible. La profondeur doit être par place au minimum de 50 à 60 cm,
    • la présence significative de formations boisées ou arbustives rivulaires avec prédominance de jeunes salicacées,
    • une faible pente du cours d’eau,
    • une faible vitesse permanente du courant,
    • l’absence d’ouvrages hydroélectriques infranchissables et incontournables.

    L’occupation humaine et la pollution organique des eaux ne sont pas des facteurs limitants. Actuellement le Castor n’a pas de prédateur notable, historiquement la Loutre (Lutra lutra) a été citée comme prédateur des jeunes castors.

    Parmi les pathologies, la pseudo-tuberculose à Yersinia pseudotuberculosis est la plus fréquemment citée ou rencontrée.

     

    Habitat

    En Estonie, Le Castor habite exclusivement près d'eaux courantes assez lentes ou stagnantes et surtout permanentes, ayant 1,50 à 2 m de profondeur et ne gelant pas complètement en hiver. Ces eaux doivent être bordées de trembles, aulnes, saules, bouleaux, peupliers, frênes. Localement, en Estonie, le Castor s’abrite dans un terrier. Ailleurs en Europe, il  construit une grande hutte en branchages ayant des entrées immergées. Dans la hutte, la plate-forme habitée est au-dessus du niveau de l’eau (l'espace intérieur est d'environ 1 m de diamètre et 50 cm de haut). La hutte est habitée par plusieurs générations, et peut devenir très volumineuse. Les canaux et les barrages servent à maintenir le niveau de l’eau et facilitent l’accès aux gagnages (zones de nourriture).

    Le domaine vital est de dimensions variables selon les lieux : long et étroit autour des rivières (jusqu’ à 3 000 m), bien plus large autour des lacs. La dimension du domaine vital dépend aussi de l’abondance de la végétation ligneuse. La densité de la population varie de 1 à 1,52 individu par km² en plaine et autour des lacs de 2,83 à 22/ha. Le long d’une rivière, une famille peut occuper 500 m de berges (habitat riche) ou 5,5 km (habitat pauvre). On distingue 4 types de déplacements :
    - déplacements des familles entre plusieurs lacs de leur territoire,
    - dispersion des jeunes (généralement à faible distance car ils reviennent à la hutte natale),
    - déplacements des adultes qui ont perdu leur partenaire,
    - dispersion des sujets de 2 ans qui quittent leur lieu de naissance (Ils parcourent jusqu’à 100km).

    Répartition géographique

    L’aire de répartition de Castor fiber s’inscrit entre 40° et 65° de latitude Nord. Les populations se distribuent de manière discontinue de l’Europe de l’Ouest au Nord-Est de la Mongolie.

    Depuis 1981, le castor européen est protégé par la législation française qui interdit entre autres sa capture, sa détention, sa commercialisation et sa destruction. L’arrêté ministériel du 23 avril 2007 va plus loin, en protégeant le milieu de vie de l’animal. Au niveau européen, le castor figure à l’annexe III de la convention de Berne, et aux annexes II et IV de la directive Habitats, Faune et Flore.

    Grâce aux mesures de conservation adoptées par plusieurs pays européens, le castor d’Europe recolonise progressivement les territoires qu’il occupait autrefois. Il est ainsi passé du statut d’espèce éteinte à celui de « préoccupation mineure » d’après la Liste rouge de l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature). L’espèce reste cependant menacée par le cloisonnement des populations et la destruction de son habitat du fait de l’urbanisation, ainsi que par le développement d’espèces invasives.

    En Estonie, il est toujours chassé (pour sa viande qui est commercialisée et aussi pour le tourisme "Safari de chasse"!), alors qu'en France et dans la plupart des pays d'Europe il est protégé. La saison de chasse est longue (du 1er août au 15 avril). Sur nos terres (Palsi, Salme, Jarsumäe), la chasse est strictement interdite, et cette interdiction est enregistrée par le Ministère et les sociétés de chasse ont été averties.

    Venez le découvrir avec nous, chez nous, dans le Sud-Est de l'Estonie!

    Période d’activité / d’observation : crépusculaire à nocturne, peut-être observé assez tôt en soirée au printemps et en été.

    Empreintes : Les Empreintes antérieures ont une taille d'environ 5,5 x 4,5 cm (5 doigts mais souvent on n’en voit que 4) alors que les empreintes postérieures, beaucoup plus grande ont une taille de  15 x 10cm. La palmures est parfois visibles dans la boue molle.

    Fiche Castor d'Eurasie :

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    Rédigé par Marika and Joel Kuhlmann

    Publié dans #Animaux et nature, #Protection de la planète, #Estonie

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    Publié le 14 Mars 2018

    MDC = maladie du dépérissement chronique des cervidés

    CWD = Chronic Wasting Disease

    Le 2 décembre 2016, l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a adopté un avis scientifique relatif à la maladie du dépérissement chronique chez les cervidés L'avis de l'EFSA comprend des recommandations pour la mise en œuvre d'un programme de surveillance de la CWD d'une durée de trois ans chez les cervidés d'Estonie,de Finlande, d'Islande, de Lettonie, de Lituanie, de Norvège, de Pologne et de Suède, c'est-à-dire dans les pays de l'Union et de l'EEE possédant des populations de rennes et/ou d'élans.

    L'avis de l'EFSA souligne le fait que ce programme triennal de surveillance de la CWD a pour objectif de confirmer la présence ou l'absence de CWD dans les pays dans lesquels cette maladie n'a jamais été décelée et dans les pays où la CWD a été décelée (uniquement la Norvège à ce jour) afin d'estimer la prévalence et la répartition géographique de la CWD.

    Couple d'élans (Alces Alces) - photos prises par Joel Kuhlmann - mars 2014
    Couple d'élans (Alces Alces) - photos prises par Joel Kuhlmann - mars 2014
    Couple d'élans (Alces Alces) - photos prises par Joel Kuhlmann - mars 2014
    Couple d'élans (Alces Alces) - photos prises par Joel Kuhlmann - mars 2014
    Couple d'élans (Alces Alces) - photos prises par Joel Kuhlmann - mars 2014
    Couple d'élans (Alces Alces) - photos prises par Joel Kuhlmann - mars 2014

    Couple d'élans (Alces Alces) - photos prises par Joel Kuhlmann - mars 2014

    Maladie du dépérissement chronique des cervidés

    La maladie du dépérissement chronique des cervidés (Chronic Wasting Disease, CWD) est une maladie contagieuse à prion qui touche les cerfs, les rennes et les élans (cervidés).

    La CWD fait partie des encéphalopathies spongiformes transmissibles (EST), terme générique pour désigner des maladies cérébrales contagieuses et dégénératives. La tremblante, chez les moutons et les chèvres, de même que l'ESB, chez les bovins, appartiennent aussi à cette catégorie. Ces maladies se caractérisent par une décomposition en forme d’éponge du tissu nerveux et par leur évolution chronique.

    La CWD est toujours mortelle. À un stade précoce, elle se manifeste par des troubles du comportement (apathie, confusion, difficultés motrices). Plus tard, les animaux atteints maigrissent de manière chronique, d’où le nom de la maladie (dépérissement chronique). Selon l’état actuel des connaissances, la CWD n’est pas une zoonose, contrairement à l’ESB.

    Contamination et propagation  

    Comme toutes les EST, la maladie du dépérissement chronique des cervidés est transmise par des prions, des protéines anormalement repliées. La contamination a lieu par voie orale. Les animaux atteints excrètent l’agent infectieux par l’urine et la salive. Celui-ci reste décelable dans le sol durant des années. La transmission peut se faire tant par contact direct entre les animaux que de manière indirecte par le biais de l’environnement. La CWD est extrêmement contagieuse.

    La maladie est connue en Amérique du Nord depuis la fin des années 60. Ces 20 à 30 dernières années, elle s’est fortement propagée dans les populations d’animaux sauvages à l’ouest des États-Unis et au Canada. Dans certaines régions, jusqu’à 10 % des effectifs étaient touchés. Le cerf à queue noire, le cerf de Virginie et le wapiti sont sensibles à la maladie, aussi bien dans la nature qu’en captivité.

    La période d’incubation de l’agent infectieux, qui dure souvent plusieurs années, rend difficile voire impossible la lutte contre la maladie.

    Le premier cas de CWD en Europe concernait une jeune renne femelle à Laerdal, en Norvège, et a été confirmé par des analyses début avril 2016. Deux autres cas ont été découverts fin mai et début juin. Il s’agissait de jeunes élans femelles portantes (Alces alces) à Selbu, à proximité de la frontière suédoise.

    Jusqu’à présent, rien ne permet d’affirmer que l’agent infectieux s’est propagé hors de la Norvège. Pour l’heure, la surveillance de la maladie est étendue en Scandinavie. La Norvège, la Suède et la Finlande coordonnent leurs mesures. Les pays baltes (Estonie, Lettonie, Lituanie), ainsi que la Pologne sont tenus de mettre en place une veille sanitaire (Journal officiel de l'Union Européenne L281 du 31 octobre 2017)

    http://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/PDF/?uri=OJ:L:2017:281:FULL&from=FR

    Que faire ?  

    Le foyer de maladie du dépérissement chronique des cervidés apparu en Norvège n’a pas de conséquence directe pour l'Europe. La Norvège a déjà bloqué les exportations de cervidés vivants. Les carcasses, la viande de gibier, les trophées de chasse et les peaux de cerfs peuvent toujours être importés.  

    Toute constatation de CWD (ou d’encéphalopathies spongiformes chez les autres espèces) doit être annoncée sans délai à l'autorité vétérinaire.

    Répartition des deux espèces du genre Alces dans le monde. Alces est le nom scientifique d'une espèce de grand ruminant de la famille des Cervidés appelé communément élan, qui vit en Sibérie, en Scandinavie et en Amérique du Nord où il porte le nom d'orignal. Cet animal, dont les bois sont aplatis en éventail, est le plus grand des cervidés actuels.  Les spécialistes distinguent plusieurs sous-espèces, deux d'entre elles éventuellement élevées au rang d'espèces dont les noms scientifiques respectifs sont Alces americanus et Alces alces.

    Répartition des deux espèces du genre Alces dans le monde. Alces est le nom scientifique d'une espèce de grand ruminant de la famille des Cervidés appelé communément élan, qui vit en Sibérie, en Scandinavie et en Amérique du Nord où il porte le nom d'orignal. Cet animal, dont les bois sont aplatis en éventail, est le plus grand des cervidés actuels. Les spécialistes distinguent plusieurs sous-espèces, deux d'entre elles éventuellement élevées au rang d'espèces dont les noms scientifiques respectifs sont Alces americanus et Alces alces.

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    Rédigé par Marika and Joel Kuhlmann

    Publié dans #Animaux et nature, #Estonie

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